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Critique d'art

Dernière critique d'art sur Jaime Parra par François Sperança cf http://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/jaime-parra-peintre-de-l-existence

Vous pouvez découvrir aussi François Sperança sur la vidéo de la dernière exposition de Parra. 

 

JAIME PARRA, PEINTRE DE L’EXISTENCE

Parmi les artistes exposés à l’Espace Art Gallery, Rue Lesbroussart 35, 1050 Bruxelles, du 01-02-12 au 19-02-12, figure un artiste-peintre plus qu’affirmé dont il convient de retenir le nom.

Dire que l’œuvre de l’artiste colombien Jaime Parra est une extériorisation de son Moi le plus profond serait parler pour ne strictement rien dire. Car il y a dans chaque élément qui compose son œuvre toute l’exaltation qui alimente le feu du mythe.

Non. Assurément, le mot « mythe » n’est pas trop fort car il caractérise l’homme dans sa condition d’artiste laquelle obéit à la nécessité de perpétuer la pensée sauvage et fantastique des cultures amérindiennes.

Cet univers, Jaime Parra l’étale sur la toile dans des symphonies de couleurs à la fois chaudes et vivantes, tels des soleils toujours renouvelés. Des symphonies faites de masques fantastiques et de bestiaires qui nous ramènent vers un Eden, à première vue perdu, mais dont il suffit d’interroger notre propre humanité pour en retrouver les origines.

A la vue de cette œuvre, l’on est tenté de se demander quelles sont les thématiques qui interpellent l’artiste. Mais à y regarder de près, force est de constater qu’une seule thématique régit le discours de jaime Parra, à savoir l’exaltation de la vie et la joie de vivre ! Bien entendu, lorsque l’artiste aborde l’aspect technique, il insiste sur l’importance de la ligne dans le processus créatif car c’est elle qui délimite les formes dans l’espace. La géométrie guide sa main en tenant compte du vide qui donne le relief à la matière. Quant aux volumes, ce dernier les considère comme des ajouts harmoniques à la totalité de la composition.

Les tableaux du peintre exposés à l’Espace Art Gallery présentent une constante dans leur narrative, celle de la disposition de la figure humaine, de la faune et de la flore. La figure humaine règne toujours au centre de la composition. Si son corps est parfois traité de profil, son visage est toujours conçu en plan, lui conférant l’identité du masque. Ce qui nous ramène au mythe. Autour du masque, un bestiaire entouré d’un univers végétal s’agitent. Chacun des éléments (lesquels deviennent, par leur traitement chromatique, un « personnage » à part entière) s’enchâsse l’un dans l’autre, ce qui lui permet de « sauter », si l’on peut dire, aux yeux du visiteur.

Cela est manifeste dans la composition la plus grande exposée, intitulée LA BELLE VIE (acrylique-200 x 200 cm), laquelle présente un ensemble fantastique, animé en son centre par une sorte de reptile dont le corps filiforme est incrusté de pièces de monnaies scintillantes et de billes coloriées au niveau de la tête. Il assure au tableau une symétrie en le séparant en plusieurs parties (chacune étant une parcelle vivante de cet univers) tant dans sa largeur que dans sa hauteur.

La forme stylisée du reptile ainsi que les formes humaines qui y gravitent autour ne sont pas sans rappeler les divinités « Mimis » et « Wanginas » du panthéon des Aborigènes d’Australie, lesquelles indiquent par leur présence l’existence d’un « Age d’or », à l’origine du mythe.

Jaime Parra est un citoyen du Monde. Son héritage mythologique amérindien, il le marie avec son amour pour la France, pays dans lequel il s’est installé. Cet amour, il l’extériorise dans son tableau LE ROMANTIQUE (acrylique et matières mixtes – 195 x 130 cm) dans lequel un personnage tout en couleurs chatoyantes est présenté une baguette de pain français sous le bras, avec un bouquet de fleurs et une bouteille de vin trônant à ses côtés. Loin de succomber au stéréotype, Jaime Parra compose son personnage de « Français » de la même façon joyeuse avec laquelle il traite ses sujets amérindiens, à l’intérieur d’un langage magique.

Jaime Parra, qui a une formation en Psychologie, s’exprime principalement avec l’acrylique, la peinture à l’huile et des matières mixtes destinées à faire corps avec la toile.

Plus que des tableaux, ses œuvres sont des corps vivants qui expriment la puissance d’Etre.

 

François L. Speranza.